Pour rappel, les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) ont été annoncés dans le cadre de la loi santé promulguée il y a 4 ans déjà. De fait, chaque établissement adhère depuis le 1er juillet 2016 à un GHT. Objectif annoncé : proposer un cadre organisé et institutionnalisé pour intensifier les synergies entre établissements médicaux d’une zone donnée.
Cette évolution sans pareille dans le monde de la santé, a suscité de nouvelles réflexions autour de la prise en charge médicale des patients mais aussi de la politique d’accueil lors des séjours. Mais à ce jour, les résultats concrets sont encore peu mesurables, et l’offre hôtelière reste encore la 5ème roue de ce carrosse…
Après cette crise sanitaire sans précédent, l’entre-aide, le partage et la symbiose des établissements de santé a été plus que nécessaire (et réussie) ! Le fondement même des GHT a trouvé tout son sens. Il est temps aujourd’hui de (re)prendre un peu de hauteur et de reconsidérer certains axes de développement pour repenser et améliorer l’offre hospitalière…
Il est bien entendu que l’offre de soins est l’objectif premier de ces regroupements. Pour proposer un service toujours plus qualitatif, des groupes de travail ont réfléchi et réfléchissent encore sur les synergies possibles entre les établissements pour optimiser les moyens en matériels, en hommes et en recherche et développement. Cependant, l’attractivité d’un établissement ne repose pas uniquement sur la qualité des soins. La composante “qualité de l’accueil et bien-être” est un véritable facteur différenciant, qui permet aux établissements publics de se distinguer et de concurrencer ceux du privé. Dans cette logique, la politique hôtelière et par capillarité, l’alimentation, relèvent d’un véritable enjeu stratégique pour ces GHT.
Les GHT sont de véritables terreaux fertiles à l’harmonisation et mutualisation des processus inter-établissements autour de l’approvisionnement en circuits courts, la part du bio dans les menus, le gaspillage alimentaire, la fin du plastique, etc. Les GHT doivent également permettre d’affirmer les réflexions concernant la prise en compte des préférences alimentaires des patients. Car c’est un fait : la durée moyenne de séjour tend à se réduire inéluctablement avec le développement prégnant de l’ambulatoire. La prise en compte des préférences en amont et en aval de l’hospitalisation est donc un facteur clé de réussite pour le bien-être des patients et leur suivi. C’est aussi un facteur différenciant pour les établissements puisque cela contribue à leur attractivité. Grâce aux nouvelles technologies, des systèmes de communication pré et post hospitalisation peuvent permettre de répondre de manière plus large, à cette qualité de service.
Enfin, dans le même esprit, les établissements se doivent de pouvoir échanger avec les patients autour de leurs besoins. Différentes possibilités sont aujourd’hui offertes pour recueillir la satisfaction des clients et pouvoir opérer quasi en temps réel les ajustements nécessaires à une qualité d’accueil toujours plus optimale.
En conclusion, les GHT sont un véritable défi, qui nécessite de passer d’une logique d’établissement à une logique de groupe pour plus d’efficience. La restauration, souvent reléguée en dernière (ou avant-dernière) place aurait pourtant un rôle majeur et fédérateur à jouer pour la réussite de ces groupements.
Comment parvenir à une mutualisation des bonnes pratiques inter-établissements autour de la restauration ?
Dans quels écueils ne pas tomber ?
Quels sont les facteurs de réussite de telles démarches ?
Nous vous proposons de découvrir dans les prochaines semaines, ces éléments de réponse dans des articles et livres blancs dédiés.
Article rédigé en collaboration avec Christian Lalande, expert en Restauration Collective ‘ancien Ingénieur en chef chargé de l’hôtellerie au sein du CHU de Toulouse et membre du groupe de travail Restauration Hospitalière au sein du CNA – Conseil National de l’Alimentation)